Retour au bled
Sa chambre était là …au troisième étage à côté de celle de son frère quand nous étions enfants dans la cité.
Malika je la kifais grave, comme on disait à l’époque pour faire les malins en parlant comme les grands. C’était
ma copine, nous avons grandi ensemble, c’est la seule qui me comprenait
et qui avait senti que ma violence n’était rien d’autre qu’une manière
de me protéger.
J’étais devenu gentil, trop gentil.
C’est terminé , mon cœur est rempli de haine à nouveau.
Tous
ces trucs qu’ils nous ont installés dans le quartier pour se donner
bonne conscience, cette bibliothèque où elle m’emmenait pour me faire
découvrir qu’ailleurs c’est différent, qu’ailleurs c’est beau, ce n’est
pas pour moi. Rien n’est pour moi ici.
Elle n’est plus là, son père
l’a ramenée au bled pour la marier, elle m’a dit en partant qu’elle
acceptait cette décision par respect pour lui.
«C’est la coutume tu comprends je ne veux pas que ma famille ait honte de moi »
Non je ne comprends pas !
Ecrit le 24 novembre 2005 pour répondre à la consigne N°3 de Paroles plurielles